Ségolène Royal en campagne à Paris

Publié le par Vincent Rey

SRYCSégolène Royal est allée soutenir ce matin deux candidats de gauche en ballottage à Paris: Yves Cochet pour les Verts, dans la 11e circonscription de Paris, et Sandrine Mazetier pour le Parti socialiste dans la 8e circonscription. Une balade électorale dans Paris aux airs de meeting présidentiel.

Ségolène Royal est allée soutenir ce matin deux candidats de gauche en ballottage à Paris. L'ancienne candidate socialiste s'est d'abord rendue dans le XIVe arrondissement afin d'afficher son soutien à Yves Cochet. Le député Vert sortant, soutenu par le PS, est en ballottage dans la 11e circonscription de Paris, avec 35,79% des voix. Il sera opposé le 17 juin à Nicole Guedj pour l'UMP (34,03%).

Royal a profité de la présence des journalistes pour indiquer qu'elle avait téléphoné à François Bayrou dans la matinée, lui laissant un message pour discuter d'un éventuel rapprochement pour le second tour des législatives. Le choix du lieu pour faire cette annonce est clair : elle compte sur les voix de Marielle de Sarnez, candidate du MoDem dans cette circonscription, éliminée dès le premier tour, pour que Cochet soit réélu. Une Marielle de Sarnez qui n'a pas tardé à préciser qu'elle ne donnera «pas de consigne de vote» pour le second tour, mais invite ses électeurs à «la défense du pluralisme».

Un peu plus tard, vers midi, Ségolène Royal est venue soutenir Sandrine Mazetier, candidate socialiste qui a obtenu dimanche 33,54 % des voix, qui va affronter l'avocat parisien Arno Klarsfeld (UMP) au deuxième tour, dimanche prochain. Dans cette circonscription l'enjeu est lourd. Et pour cause: c'est la seule dans l'Est parisien à ne pas être de gauche.

Ségolène Royal marche main dans la main avec Mazetier en l'appelant «ma soeur». Très détendue, elle lance en avançant: «Ca va, les femmes ?» à un groupe de sympathisantes.

Sandrine Mazetier réclame un débat public à son adversaire UMP, qui l'avait refusé avant le premier tour. Autour des deux femmes, une centaine de militants socialistes distribuent des tracts. Les pronostics pleuvent au cours de cette brève promenade. Quelques habitants du quartier, sortis prendre des photos de l'ex-candidate à la présidentielle, se laissent prendre au jeu et crient en coeur: «Sandrine député!». Mais ils n'ont d'yeux que pour Ségolène Royal, souriante et bronzée dans son tailleur blanc.

«Nous avons appris hier (dimanche) que Mme Royal venait ici, déclare une dame d'un certain âge, en tailleur très chic. Nous voulions la rencontrer. Ceci dit, nous aurions aimé qu'elle organise un grand meeting, pour mobiliser.»

De fait, tout au long du trajet dans les rues du 12e arrondissement, c'est Ségolène Royal qui capte l'attention des passants, plus que la candidate qu'elle est venue soutenir. L'atmosphère rappelle celle de l'élection présidentielle: on se presse autour de l'ex-candidate socialiste, on veut la prendre en photo ou lui serrer la main.

«Aujourd'hui nous sommes là pour voir Ségolène Royal, qu'on a soutenu au long des présidentielles, explique une sympathisante socialiste, qui a suivi toute la visite. Mais nous sommes aussi là pour dire que ce n'est pas parce qu'on perd qu'on est mort et qu'on ne gagnera pas plus tard».

Sandrine Mazetier, une jeune femme brune et dynamique, sait que la clé du scrutin dépend du report des voix qui se sont portées au premier tour sur le candidat bayrouïste, Jean-François Pernin, qui a obtenu 12,31% des voix. Elle n'a pour lui que des mots aimables: c'est «un démocrate», dit-elle, qui «a mené une campagne digne, dans le respect des électeurs». Cela suffira-t-il pour convaincre ses électeurs de reporter leurs voix sur la candidate socialiste ? Réponse dimanche.

Elodie BOUGOIN / Libération

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