Ségolène Royal entend mettre sa réflexion au service de la "rénovation du PS"

Publié le par Vincent Rey

Plus qu'une séance d'introspection, le besoin de marquer que la "rénovation" du Parti socialiste ne se fera pas sans elle. "Je suis là, et bien là", a affirmé Ségolène Royal à la sortie du séminaire réunissant, lundi 16 juillet, son équipe de campagne présidentielle puis élargi aux élus et responsables du PS qui en avaient constitué l'ossature. Après avoir semblé vouloir se tenir à l'écart des échéances internes du parti, l'ancienne candidate s'est dite prête à "assumer (ses) responsabilités devant les instances du PS". Elle répond ainsi au souhait de certains de ses partisans, comme Jean-Marc Ayrault, qui plaident pour qu'elle s'inscrive dans la constitution d'"un bloc rénovateur majoritaire" au sein du PS.

Si elle souhaite revenir sur les raisons de la "défaite" et soumettre sa campagne à un examen critique, ce sera, avertit-elle, "sans complaisance mais sans masochisme". "J'ai beaucoup appris au cours cette campagne, je ne suis plus la même après qu'avant", consent la présidente de la région Poitou-Charentes, qui assure avoir "maintenant bien identifié (ses) forces et (ses) propres faiblesses". 

h-9-ill-936118-royal-1-.jpg"MUTATION POLITIQUE"

Au premier rang de ces "faiblesses", la réunion de lundi - à laquelle avaient été invités plusieurs intervenants extérieurs tels que Brice Teinturier, le directeur du département politique de TNS Sofres, l'éditorialiste Jacques Julliard ou l'universitaire Olivier Duhamel - a souligné les "difficultés de calage" avec la Rue de Solférino. Dans une longue contribution sur la "mutation politique", ce dernier a pointé les "archaïsmes" du PS. S'il reconnaît à la candidate "un charisme aussi indiscutable qu'inexplicable", l'ancien député européen estime que cela restera insuffisant tant que n'aura pas été résolu "le problème du nouveau parti à inventer". "La droite est devenue hégémonique, analyse M. Duhamel, il nous faut absolument inventer des manières collectives de penser et d'agir, sans quoi nous n'avons aucune chance de revoir l'alternance, hors peut-être l'hypothèse où, un jour, la droite s'autodétruirait à nouveau comme elle a si bien su le faire par le passé."

Pour les "royalistes", la chose est entendue. Les causes de l'échec préexistaient aux "raisons conjoncturelles" qui n'ont fait que sceller l'"antériorité de la droite dans la refondation idéologique". L'ancienne candidate est convaincue que sa campagne a permis de faire émerger un certain nombre de valeurs mais que celles-ci n'ont pas été suffisamment portées par le PS. "Il nous faut repérer les valeurs qui ont été comprises par les Français et les réponses que je n'ai pas pu apporter", indique Mme Royal. Elle a annoncé la mise en place de "groupes de travail thématiques" et d'un "groupe de coordination" pour mener à bien cette analyse, qui sera "mise à disposition du PS". De son côté, elle en livrera "une première synthèse" le 25 août, à l'occasion de la Fête de la rose à Melles, dans son département des Deux-Sèvres.

Mme Royal entend ainsi continuer à mener son propre travail de réflexion, "avec une parole libre", sans couper les ponts avec le PS. "Ne soyez pas désemparés, nous allons continuer à porter la rénovation", a-t-elle lancé à ses fidèles.

Patrick Roger
Article paru dans l'édition du Monde du 18.07.07.

Publié dans Actualités

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