Face aux critiques, Ségolène Royal défend ses propositions

Publié le par Le comité

LEMONDE.FR | 02.06.06 | 09h27  •  Mis à jour le 02.06.06 | 09h47

Ségolène Royal, dont le plaidoyer sécuritaire a jeté le trouble au Parti socialiste, a nié, vendredi 2 juin, se placer sur le terrain de Nicolas Sarkozy, tout en tentant de remettre ses propositions au cœur du projet socialiste."Je ne me place pas sur le terrain de Nicolas Sarkozy, je me place sur le terrain des gens qui souffrent", a-t-elle affirmé sur France 2. "Où sont les deux principales souffrances ? C'est le chômage et la précarité et c'est la question de l'insécurité et des violences", a indiqué la députée des Deux-Sèvres.

En déplacement mercredi à Bondy, en Seine-Saint-Denis, après deux nuits d'incidents à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, dans le même département, elle avait plaidé pour une politique de sécurité beaucoup plus ferme. "Vous êtes sur le bon chemin !" lui a lancé, jeudi par medias interposés, Nicolas Sarkozy, lui aussi candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2007.

Sur France 2, elle a insisté sur la faillite de la politique du ministre de l'intérieur : "Les chiffres sont là. Il y a eu cette année 45 000 voitures brûlées, c'est-à-dire le double de l'année précédente", a-t-elle précisé. "En quatre ans, il y a eu 20 % d'augmentation des agressions contre les personnes."  Pour elle, cette faillite se traduit par une politique de mépris vis-à-vis des jeunes. Selon elle, avec la droite, "rien n'est traité". "Certains pensent même que cette situation serait entretenue parce qu'elle pourrait être utile au cours d'une campagne électorale si les émeutes reprenaient dans les banlieues", a-t-elle expliqué. Mme Royal estime que si la famille, l'école et l'emploi fonctionnent, on élimine ce qui "alimente la délinquance de masse". Pour elle, la solution passe par la recréation d'une république du respect.

"UNE ARMÉE CITOYENNE"

Pour la compagne de François Hollande, l'un des principaux champs de bataille est la famille. Si celle-ci ne fonctionne pas, il faut mettre les allocations sous tutelle, c'est-à-diren a-t-elle précisé, avec un suivi des dépenses et non une suppression, comme le propose la droite. Pour Ségolène Royal, la question de l'insécurité et de la délinquance est souvent une question de femmes seules avec des grands adolescents, d'où l'idée des stages, des réseaux de parents, avec des travailleurs sociaux, pour que les familles assument leurs responsabilités.

Ségolène Royal a de nouveau défendu l'idée d'un "encadrement militaire" pour les jeunes délinquants de plus de 16 ans. "Je reconnais que le mot militaire a pu surprendre", a-t-elle dit. "Mais (...) qui va sur les champs des catastrophes humanitaires ? Les militaires, les pompiers, les gendarmes (...) c'est-à-dire à dire des professions effectivement sous uniforme parce qu'elles ont des compétences. C'est une armée citoyenne."  Pour elle, aucun enfant ne devrait être perdu dès la 4e. Cet "encadrement militaire" serait ainsi une alternative à la prison, à l'image de ce qui se pratique Outre-mer. Il s'agit de les remettre dans le droit chemin, dans "le respect et l'affection des jeunes".

Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article