Compte rendu de la soirée du 20 juin

Publié le par Alexandra

Compte rendu de la visite de Ségolène Royal Mardi 20 juin au gymnase Jaurès du 19ème :

 

Introduction de Roger Madec :

Les hommes politiques paraissent aveugles vis-à-vis des classes moyennes et des banlieues. Nous avons donc une responsabilité historique. Nous devons donner des réponses aux problèmes quotidiens : logement, insécurité, insécurité sociale, famille.

 

C'est le rôle du projet. Mais que vaut un projet s'il n'est pas porté par un candidat ? Ségolène Royal incarne le renouveau et le dynamisme. Elle manifeste son ouverture d'esprit, son pragmatisme, elle incarne l'écoute et le dialogue citoyen comme le montrent les budgets participatifs des lycées de la région qu'elle préside, les forums internet. Elle possède une volonté moins routinière et plus proche des réalités.

Désormais, c'est Nicolas Sarkozy qui est obligé de se positionner par rapport à elle. Elle n'a pas de tabou : ainsi, elle a montré que l'insécurité n'est pas une valeur de droite, ni de gauche mais de la République.

 

Ségolène Royal :

 

Ségolène souligne qu'il s'agit de la première réunion à Paris : il s'agit donc d'un moment symbolique fort. Elle précise que les sondages ne lui donnent aucun droit : ils ne lui donnent que des devoirs. La République est en train de bouger :les citoyens veulent participer, ils en ont marre des formules redites mille fois.  Les Français attendent la politique par la preuve. C' est le sens de la notion d'expertise citoyenne. On produit de l'intelligence collective et la responsabilité du politique, après avoir capté cette expertise citoyenne, c'est d'en faire la synthèse, de tracer la route.

Selon Ségolène Royal, nous sommes dans une société en mutation, mutation qu'il est nécessaire de gérer : c'est ce que souligne le projet. Les plus précaires ont peur de ce mouvement et le rôle de la gauche est de faire en sorte que les mutations soient comprises par tous, que l'action politique puisse maîtriser les choses et que ces mutations puissent bénéficier à tous.

A la différence de la gauche, la droite veut augmenter la précarité car elle pense que cela génère de l'efficacité économique. Or, la précarité démotive les salariés et cela sape les ressorts de l'efficacité économique.

La gauche, en instaurant de nouvelles sécurités, est en mesure de demander aux salariés d'être motivés au travail, ce qui permet à l'économie d'avancer. Il faut créer la sécurité sociale professionnelle, remettre de l'ordre juste et de la sécurité durable.

Ségolène précise qu'elle n'est pas en phase de campagne électorale. Elle respecte les échéances du parti. Elle est en phase d'écoute, de réponse et de dialogue.

 

Ségolène Royal face aux questions :

 

La première question concerne le pouvoir d'achat et les incertitudes professionnelles.

Ségolène note l'exaspération vécue par nos concitoyens, exaspérations de l'écart entre le discours officiel et ce qu'ils vivent. Tout a augmenté et le pouvoir d'achat a baissé. Aujourd'hui 4 millions de personnes qui travaillent gagnent moins de 800 euros par mois. Ségolène Royal parle de « descenseur » social. Elle souligne qu'un débat sur la hausse du coût de la vie est nécessaire. En effet, l'indice de consommation actuel ne correspond pas à la réalité de la vie des gens. A ce titre, les associations de consommateurs demandent à être associées à l'élaboration de cet indice. Et justement, pour Ségolène Royal, c'est cela la modernisation de la politique : les citoyens, regroupés en associations, syndicats, doivent avoir leur mot à dire sur l'action publique.

A ce titre, et toujours dans le même état d'esprit, la vérité est toujours meilleure que la falsification des chiffres : les citoyens sont capables de comprendre les difficultés des arbitrages politiques et ont alors l'impression que leurs efforts sont répartis avec justice.

 

La seconde question a pour thème l'éducation, priorité du projet.

Selon Ségolène Royal, le  constat  est le suivant : le niveau a monté mais les écarts se sont creusés. En outre, la question des violences au collège se pose avec une acuité certaine.

Le premier chantier consiste à tout remettre à plat et voir avec les enseignants de quoi ils ont besoin dans leurs classes.

De plus, Ségolène note les dégâts engendrés par la suppression des aides-éducateurs.

Mais selon elle, la principale inégalité, aujourd'hui, est celle qui existe entre ceux qui peuvent être aidés chez eux et les autres. Nous voyons des entreprises de soutien scolaire cotées en Bourse et, par contraste, une absence de soutien individualisé dans les écoles. Cette aide devrait être donnée gratuitement dans les établissements scolaires.

Concernant l'enseignement supérieur, Ségolène Royal souligne qu'après deux ans passés dans l'enseignement supérieur, 40% des étudiants en sortent sans diplôme. Les enjeux doivent alors se construire autour des moyens financiers (et c'est tout le sens de l'allocation autonomie présente dans le projet), la question de l'orientation des élèves et le renforcement de l'articulation entre l'enseignement supérieur et l'entreprise, ce dernier point ayant longtemps été tabou pour la gauche  (notamment en développant l'apprentissage).

Là encore, pour mener à bien tous ces défis, il est nécessaire de s'appuyer sur une démarche de démocratie participative, notamment à l'échelle des régions.

 

La troisième question porte sur la lutte contre les discriminations.

Ségolène Royal affirme que le chômage a décimé le sens de l'effort : comment être motivé quand le grand frère qui a son bac et qui a fait des études supérieures ne trouve pas de travail ?

Selon elle, nous sommes dans une posture générale à l'égard des jeunes en général. Ces derniers n'ont pas leur place dans notre pays. Les entreprises demandent aux jeunes d'êtres jeunes et d'avoir de l'expérience professionnelle. Elles ne veulent pas faire l'effort de former.

De plus, il faut relancer la croissance économique.

Enfin, concernant plus spécifiquement les discriminations, il est nécessaire de les sanctionner plus durement.

 

La quatrième question a trait à l'homoparentalité et au mariage universel.

Ségolène Royal précise que cette réforme est inscrite dans le projet du parti et que donc, elle se fera. Mais  la manière dont on fait les choses est aussi importante que le but. Il est indispensable de faire les choses avec tact et respect.

Ségolène Royal souligne qu'elle a fait une loi sur l'autorité parentale quand elle était ministre, loi qui a permis à deux femmes de détenir l'autorité parentale sur leurs enfants. En outre, elle a inscrit dans la rubrique éducation sexuelle des programmes scolaires la lutte contre l'homophobie. Cependant, elle n'a pas « crié ces réformes sur les toits » car ces dernières doivent, au préalable, s'installer.

Concernant l'adoption le problème est le suivant : il y a peu d'enfants à adopter en France, ou alors, ils ne sont plus en bas âge. Les pays étrangers sont-ils prêts à confier « leurs enfant » à des couples homoparentaux ?

 

Ségolène Royal préfère le mot « union » au mot mariage.

 

Sur ces questions, il lui paraît indispensable de se pencher sur ce qu'a fait le gouvernement Zapatero. Il est également intéressant de regarder ce qu'il a fait dans sa loi contre les violences faites aux femmes.

 

La cinquième question concerne les attentes des citoyens et les priorités à mettre en avant.

Pour Ségolène Royal, il faut moderniser la vie politique : la démocratie participative fait partie de ce processus de modernisation. Le diagnostic est un préalable à la décision politique.

Nous sommes dans un pays trop verrouillé, centralisé. Il faut même aller jusqu'au budget participatif, si l'on veut réhabiliter l'impôt : c'est l'expérience que Ségolène a mené dans les lycées de sa région et la participation a été importante et enthousiaste.

Une sixième question se penche sur l'économie. Ségolène Royal parle de volontarisme industriel, elle croit aux pôles de compétitivité, à l'investissement massif dans la recherche, sur le modèle suédois. De la même manière, les danois et les norvégiens ont su investir dans la formation professionnelle.

En Poitou-Charentes, Ségolène Royal a permis la création ou la reprise de plus de 2000 micro-entreprises par un système de chèques-tremplin.

Enfin, il semble indispensable de réconcilier les français avec l'entreprise. Certains patrons portent un discrédit à l'ensemble de la profession. Il faut créer un ordre économique juste et valoriser les entreprises vertueuses.

 

Une septième question porte sur les enfants en situation de handicap.

Pour Ségolène Royal, un enfant handicapé intégré dans une classe, c'est une leçon de citoyenneté pour tous les élèves.

 

Les dernières questions concernent les affaires internationales et la relance de la construction européenne.

Il faut relancer l'Europe sur des projets auxquels les gens croient, tels que l'environnement par exemple.

Au sujet du traité constitutionnel européen, les français ont dit « non » et reproposer le même texte constituerait un déni de démocratie. Il semble alors pertinent de négocier un nouveau texte, qui comprendrait un volet social, en prenant pour thème de départ la sécurisation des parcours professionnel par exemple.

Ainsi, cette question des parcours professionnels a une grande importance dans les pays nordiques et c'est pour cela qu'il faut partir de ce thème. Car c'est cela négocier : aller vers les autres en reprenant ce qu'ils ont fait de bien, valoriser les bonnes pratiques.

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