Ségolène Royal au pas de charge en Gironde

Publié le par Vincent Rey

 

Bordeaux (AFP) - Ségolène Royal, candidate à la candidature socialiste pour la présidentielle 2007, a sillonné jeudi au pas de charge la Gironde, dénonçant lors d'une réunion publique "le système de production de délinquance de masse" laissé par la droite.

Devant plus de 1.000 sympathisants réunis à Martignas-sur-Jalle, dans la banlieue bordelaise, Mme Royal a affirmé que "le tour de force de la droite, c'est de nous laisser un système de production de la délinquance de masse"

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"Il y a deux fois plus de voitures brûlées cette année que l'année dernière, il y a 20% d'augmentation des agressions sur les personnes, il y a une surpopulation carcérale et à la sortie deux personnes sur trois qui sortent de prison récidivent", a-t-elle ajouté.

Elle a une nouvelle fois évoqué des alternatives à la prison pour les mineurs, "y compris avec des chantiers encadrés par des pompiers, des gendarmes et des militaires". Pour Mme Royal, "la gauche devra reprendre à zéro l'ensemble de la question de la sécurité".

Elle a par ailleurs dénoncé le concept "d'immigration choisie", estimant "qu'on avait assez pillé nos anciennes colonies". "Aujourd'hui, on irait piller leur matière grise et choisir les immigrés qui nous intéressent", s'est-elle insurgée.
Arrivée en début de matinée à l'aéroport de Mérignac, Mme Royal s'est d'abord entretenue avec des viticulteurs de la cave coopérative de Mesterrieux. Elle s'est ensuite rendue à Talence pour discuter avec ses comités de soutien "Désirs d'avenir" de Gironde, avant de rencontrer à Bordeaux le président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset.
De là, elle s'est rendue à Mérignac où elle a rencontré des membres des intersyndicales du secteur aéronautique et spatial dont celle de la Sogerma, avant de clôturer sa journée à Martignas-sur-Jalle.
Aux viticulteurs, Mme Royal a dit qu'"il fallait plus de justice dans les aides européennes et des circuits courts pour éviter que les producteurs soient spoliés de leur travail".
Avec Alain Rousset, elle a discuté de sujets d'intérêt commun entre leurs deux régions. Les deux présidents ont notamment souligné "la nécessité absolue de démarrer dès 2007 les travaux de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Tours et Bordeaux" et "d'ouvrir le chantier de la LGV Bordeaux-Espagne avant 2012".
A propos de la Sogerma, filiale du groupe EADS, Mme Royal a dénoncé à l'issue d'une réunion avec des représentants syndicaux "le déficit de démocratie sociale", c'est-à-dire "les salariés qui apprennent du jour au lendemain la fermeture d'un certain nombre d'activités".
Elle a déclaré qu'elle ne "voyait pas pourquoi la France perdrait des centres de maintenance alors qu'il y a de plus en plus d'avions qui circulent à l'échelle de la planète".
Ce sujet est très sensible dans la région et le projet d'EADS de fermer le site de Mérignac de la Sogerma, qui emploie quelque 1.050 salariés, avait provoqué une intervention sur place du Premier ministre Dominique de Villepin.
Deux ministres, Gérard Larcher et François Loos (respectivement délégués à l'Emploi et à l'Industrie), ont d'ailleurs fait le déplacement à Bordeaux le jour même de la visite de Mme Royal.
M. Larcher a signalé au sortir d'une réunion avec l'intersyndicale de la Sogerma "la vigilance du gouvernement sur ce dossier", précisant que Louis Gallois qu'il a eu "deux fois" depuis sa nomination dimanche à la co-présidence d'EADS, l'avait "assuré de sa volonté de sortir par le haut" de ce conflit.

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