Ségolène Royal: une campagne électorale "ne doit pas tout permettre"

Publié le par Vincent Rey

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PARIS (AFP) - Ségolène Royal a estimé jeudi qu'une campagne électorale "ne doit pas tout permettre", après la polémique sur une enquête qui aurait été demandée aux renseignements généraux sur un de ses proches, et elle a appelé Jacques Chirac à assurer "le bon fonctionnement" de la période pré-électorale.

Interrogée sur RMC Info et BFM-TV, la candidate socialiste à la présidentielle a dénoncé "l'organisation d'attaques généralisées sur tous les plans, y compris sur (sa) vie privée".

 

Le Canard Enchaîné a affirmé mercredi que les RG, sur "ordre en provenance du cabinet" du ministre de l'Intérieur et candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy, ont enquêté sur Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France qui a rejoint récemment l'équipe de campagne de la candidate socialiste.

 

M. Sarkozy a démenti toute implication, alors que le PS réclame son départ du gouvernement. "Il faut que l'enquête (sur ces allégations) se déroule. Une campagne électorale ne doit pas tout permettre. (...) Il appartiendra au président de la République d'assurer le bon fonctionnement d'une campagne électorale présidentielle", a poursuivi Mme Royal. "Je ne veux pas me situer à ce niveau là et les Français m'en sauront gré. Les Français ont envie que la campagne se situe sur les vrais enjeux", a-t-elle dit.

 

Interrogée sur les derniers sondages qui la donnent à la baisse, battue par le candidat UMP au deuxième tour et perdant jusqu'à huit points au premier, elle a souligné n'avoir "jamais pensé que cette campagne serait facile" et réaffirmé qu'il fallait "tenir bon". "C'est un long chemin, la confiance des Français se mérite, il faut tenir bon sur les convictions, sur la méthode", a-t-elle réaffirmé.

 

"Il y a des moments plus difficiles que d'autres. Jamais je n'ai pensé que cette campagne serait facile. J'attends avec impatience le vrai débat, celui qui montrera aux Français qu'il y un choix très différent entre le projet que je propose et celui que propose la droite libérale".

 

La candidate socialiste a également annoncé jeudi que le CNE (contrat nouvelles embauches) sera "abrogé" si elle est élue et elle a accusé Nicolas Sarkozy de vouloir "démanteler le code du travail".

 

Mme Royal a qualifié de "grave" la proposition du candidat UMP de "calquer" le contrat de travail sur le CNE. "Il s'apprête à démanteler le code du travail et à faire en sorte que désormais tous les Français pourraient être licenciés pendant deux ans sans justification et sans motif".

 

"Ce n'est pas ma conception des choses (...) Le CNE sera abrogé et le CDI deviendra la référence du contrat de travail", a-t-elle dit. Mme Royal a précisé que les entreprises qui s'engageront dans les CDI "bénéficieront d'un bonus sur les cotisations sociales". "Le modèle de précarité que la droite propose va tirer la France vers le bas, est très destructeur".

 

Enfin, Ségolène Royal a estimé que le budget de la défense nationale devait "globalement rester constant". Elle a exprimé sa volonté de "mettre à plat" les questions de défense pour que "les Français comprennent bien les enjeux". "Je ne veux pas, par des annonces, laisser penser que nous baissons la garde sur des sujets extrêmement sensibles", a-t-elle indiqué. Selon la candidate socialiste, "à l'intérieur d'un budget de défense nationale qui doit globalement rester constant, on peut réorienter un certain nombre de dépenses".

 

Elle a fait valoir que "les dépenses militaires contribuent de façon considérable à la recherche civile" et que l'armée française devait avoir "les moyens d'accomplir ses missions notamment ses missions de maintien de la paix".

 

Ségolène Royal a plaidé aussi en faveur d'une "démarche européenne" pour le secteur de la défense, ce qui permettra "des économies éventuelles" et des dépenses "plus rationnelles".

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